Tous les adultes, professionnels et parents, veillent à parler, au sein de la halte-garderie, un langage correct, respectueux des autres, sans jugement, sans s’emporter dans la colère, ce qui risquerait d’inquiéter les enfants.
Des entretiens peuvent être prévus en dehors de leur présence pour régler d’éventuels conflits.
La halte-garderie est un lieu éducatif, où les enfants apprennent les bases du langage nécessaire pour être compris en société. Ainsi, les adultes veillent à ne pas employer un langage « bébé », ni de « gros mots » qui peuvent être très vite imités par les enfants…
La collectivité est un bon endroit pour apprendre à tenir compte d’autrui, différer ces attentes, dire « s’il te plaît », « merci », à faire certaines concessions pour les autres. On valorise les enfants qui arrivent spontanément à le faire, les autres auront parfois envie d’imiter ces « bonnes conduites », mais les enfants n’ont pas tous les mêmes capacités à intégrer ces codes sociaux.
S’ils apprennent beaucoup dans l’imitation, ils imitent parfois aussi les « bêtises » des autres. Cela doit être repris systématiquement. Les interventions du point de vue de l’autorité, tendent à obtenir le respect des uns envers les autres.
Les explications sur les interdits doivent être mises à la portée des jeunes enfants.
Ce qui est délicat car ils n’ont pas tous le même niveau de compréhension. On n’a pas les mêmes attentes de maîtrise de soi chez les enfants selon leur maturité.
Et les différences d’âge peuvent entraîner des rivalités, des jalousies ; de ce fait, on est attentif à protéger les petits des ardeurs des grands. Les professionnels valorisent l’entraide des grands envers les petits, et lorsque les grands comprennent les difficulté d’autonomie des plus petits.
L’équipe adopte une attitude cohérente et veille à ce que les enfants ne s’agressent pas entre eux, se partagent les jeux, même si c’est une notion qui les dépasse à cet âge.
En cas de petit conflit, on essaye de laisser les enfants les régler sans nous, on est attentif à distance, on n’intervient que s’ils sont bloqués.
En cas de violence, quand un enfant tape, fait mal volontairement, les adultes interviennent verbalement et fermement pour lui faire comprendre que cela fait mal, que c’est interdit. L’enfant doit alors avoir un comportement acceptable, et on l’avertit que si cela recommence, il s’expose à une mise à l’écart du groupe.
Si l’enfant ne veut pas s’arrêter, on le fait asseoir sur une chaise, un peu à l’écart, il se relèvera quelques instants plus tard, une fois que cette « exclusion » semblera avoir eu un impact chez lui, qu’il aura « compris » la limite, qu’il admettra notre autorité.
On ne menace ni ne donne jamais de fessée, ce qui n’est pas professionnel, et nous discréditerait auprès des enfants : en effet, ils imitent notre comportement : si on ne veut pas qu’ils tapent, on ne le fait pas non plus car ils s’identifient à notre attitude.
Lorsqu’un enfant fait une grosse colère, qu’on n’arrive pas à l’aider à se calmer, notre local étant exigu, il gêne les autres, on le lui fait remarquer, mais si cela dure trop, qu’on n’arrive pas à désamorcer par la parole, on lui demande d’aller dans le coin des « caprices », un recoin de notre espace- jeu , on lui propose de se calmer avec ou sans nous, on lui laisse parfois un instant avant de revenir lui proposer de se contenir et le fait de s’être soustrait du regard des autres aide parfois à sortir de ce comportement bloqué, surtout très spectaculaire…
Ces « incidents » sont toujours relatés aux familles qui peuvent avoir des éléments de compréhension de la situation, ou si l’enfant leur en reparle, cela peut les aider à comprendre.
De toutes ces situations difficiles, on en reparle « à froid » en réunion d’équipe, on prend le temps d’observer les améliorations, si cela se reproduit souvent ou non…
Les différentes situations rencontrées peuvent donner lieu à un partenariat spécifique, pour approfondir la réponse professionnelle possible, soit en se tournant vers une formation, soit avec le médecin rattaché, pour ce qui est d’ordre médical, ou avec d’autres spécialistes si les compétences recherchées sont autres.